R.E.V. 2009 - Première portion (0-180 kms)

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Voici la première partie du compte-rendu de cette épreuve. Celle-ci concerne les 180 premiers kilomètres, du point de départ à Luxueil-Les-Bains, jusqu'au 2ème passage au Ballon d'Alsace, en passant par le col du Mont des Fourches, un 1er passage au col des Croix, le Ballon de Servance, le col de Chevestraye, un 2ème passage au col des Croix, puis 2 ascensions du Ballon d'Alsace par leThillot, puis par Giromagny.




Parcours et Dénivellé (Openrunner):

Km0 - Km 120 Km120 - Km 180


Préparatifs et Départ :


Conformément à mon plan d’entrainement, j’ai fortement limité l’entrainement les 14 derniers jours qui précèdent le départ. Mes sensations sont donc assez étranges les jours qui précèdent la course. La sortie de la veille de 30 kms m’inquiète un peu, avec des douleurs assez inhabituelles au dos et aux jambes, et un rythme cardiaque élevé. Est-ce le stress de mon objectif, ou bien les conséquences d’un désentrainement ? Je serais bien vite fixé. La météo s’annonce complexe, mais pas trop froide, au vu du flux d’Ouest/Sud-ouest qui balaye l’Alsace. Le départ pour les coureurs avec assistance est avancé d’une heure le 12 Juillet, à Luxueil les Bains, à 10h, soit juste une heure après le départ des coureurs solos sans assistance.Lever Dimanche à 06h du matin pour prendre un bon petit-déjeuner vers 06h30. Un coup d’œil dehors me fout un petit coup au moral, car il pleut déjà, et le ciel est bien couvert… 1h15 de route nous sont nécessaire pour rejoindre le départ, juste au moment ou les coureurs solos partent pour ce long périple annoncé à 600 kms et 12000m de dénivelée.

 

Je prends le temps de me changer et de prendre le soin de saluer tous les coureurs au départ. Nous ne sommes pas nombreux, et je trouve cela un peu dommage, compte-tenu du caractère exceptionnel de ce type d’épreuve, et des efforts mis en œuvre par l’organisateur JC Arens, également organisateur des 3 Ballons. Gageons néanmoins que ce raid extrême saura rencontrer le succès qu’il mérite, car les avis sont unanimes pour saluer l’organisation, et le dévouement des bénévoles. Les formules par relais beaucoup plus « accessibles » devraient aussi se développer. A revoir aussi surement le calendrier qui oblige les amateurs de longue distance de choisir entre les Masters Series du Ventoux, et le REV !


Quelques minutes avant le départ arrive Philippe Balland, et son assistance composée de 4 personnes gonflées à bloc, toutes revêtues d’un tee-shirt de la RATA 2008. Philippe a en effet terminé 7ème de la RATA 2008, dans un très bon temps. Nous faisons rapidement connaissance, et posons pour la photo « Avant » ! Philippe, qui un temps avait prévu de réaliser le Glockner Man cette année (1000 kms, 15000m de déniv), s’est ravisé se sentant pas assez prêt. Il a donc choisi d’affiner sa préparation pour se présenter au REV en pleine forme.

 



Pour ma part, je pars dans l’inconnue, car je n’ai jamais réalisé ce type d’épreuve, n’ayant jamais roulé de nuit et jamais dépassé ni la barrière des 350 kms, ni celle des 7000m de dénivelé. Je prends donc le départ, avec l’intention de terminer évidement et d’apprendre un maximum. Cette aventure ne se fera pas tout seul puisque m'accompagnent mon frère Laurent et mon oncle Marc. Tous les deux habitent la région, et ont potassé le road-book pour m'orienter dans ce parcours tourmenté des Vosges. Enfin, le départ est donné à 10h précises!


 

 


 

Col du Mont des Fourches et 1er passage au col des Croix :




Dans cette première section, nous nous détachons rapidement à quatre. Je me retrouve donc en compagnie de Philippe Balland, Laurent Moulineaux et Aurélien Bassompière. Ces deux derniers mettent du rythme dans le col du Mont des Fourches. Je me contente de suivre, en constatant que Philippe est très costaud, car il est le seul à monter grand plateau !




   


Une faible pluie nous accompagne sur ces premiers kilomètres, et la route vallonnée nous menant au col des Croix est très glissante. Je fais ce constat dés le premier virage en descente, en chassant légèrement de l’avant … Les sensations ne sont toujours pas au top, le rythme cardiaque étant un peu trop haut. Ceci me fait poser des questions pour la suite, mais je mets cela sur le compte du repos que je me suis forcé dans les derniers jours. Peu avant le col des Croix, je prends l’initiative d’accélérer, histoire de pointer le premier, juste avant l’ascension de la première vraie difficulté de la journée, à savoir le Ballon de Servance.


 

 

 

Ballon de Servance :





Dés le pointage terminé, j’accélère plus nettement dés le pied du Ballon de Servance, histoire de voir un peu se décanter la course. Très vite, je sens revenir sur moi Philippe Balland accompagné de sa voiture. Derrière, le trou commence à se faire. Sur les portions un peu plus plates du col, Philippe adopte la position de chrono. Je comprends qu’il est très costaud et qu’il sera difficile de le suivre. Sur la fin du ballon, je m’oblige à ne pas suivre son rythme pour monter à un train plus convenable. La route est longue !

 

 

 

 
 Au sommet du Ballon de Servance:

 


En tout cas, la pluie a cessé, mais les routes restent détrempées. La descente du Ballon est très accidentée et humide. Je l’aborde avec beaucoup de prudence.

 

 

 

Col de Chevestraye et 2ème passage au col des Croix :

 


Dans les faux-plats menant à Plancher Les Mines, on commence à prendre de bons automatismes avec la voiture d’assistance, et ceci me permet de bien me ravitailler. Au pied du col de Chevestraye, le compteur affiche déjà 72 kms, et 30,5 km/h de moyenne. Le départ a été rapide ! Philippe Balland continue de naviguer à 30sec devant, et ceci jusqu'au deuxième passage au col des Croix. Dans cette section, je commence à doubler les premiers solos partis une heure avant, dont l'unique féminime Sophie Matter, puis aussi "Poucet" du Cyclo-Club de Kingersheim, à savoir Gilles Esselin.


 

 

Première Montée du Ballon d'Alsace:


Le temps est maintenant ensoleillé, mais trés lourd. Au pied de l'ascension, la moyenne est de 31 km/h, aprés 3h30 de course et 1800m de dénivellé. Bien sur, ceci sans avoir pris l'aspiration des roues, car ceci est interdit par le règlement. Ma moyenne de puls est alors de 149 puls, ce qui est beaucoup plus que ce que j'avais envisagé! Ceci me conforte dans le choix de réduire l'allure, et de laisser partir Philippe, qui m'a l'air de toutes façons bien trop fort. En faisant ce choix, je me doute bien que je ne le reverrais plus, car Philippe est réputé pour finir trés fort ses parcours... Néanmoins, la prudence s'impose pour moi, car je ne pense pas tenir à ce rytme sans payer l'addition plus loin.

 

J'effectue donc cette ascension à mon train. Celle-ci est bien roulante. J'apprécie de voir la météo s'être améliorée, et je rattrappe les concurrents solos un à un. Pendant ce temps, Philippe Balland, tout en force, prend de l'avance (3 mn au sommet).

 


J'arrive au sommet pour faire une première pause, et signer le contrôle.

 

 

 

 

Deuxième Montée du Ballon d'Alsace:

 

La descente par Sewen est rapide. La pente est bien raide, j'évite de penser que j'aurais à repasser par ici le lendemain sur la partie finale de l'épreuve ... Au pied du col, je ressens quelques début de crampe. Ceci m'inquiète un peu. Je m'attendais à devoir gérer des crampes, mais pas si tôt dans l'épreuve! Peu aprés Masevaux, il convient de faire le tour du Ballon d'Alsace pour atteindre Giromagny et enfin les 15 kms d'ascension par ce 2ème versant. Cette section est en faux-plat, mais tout de même assez vallonnée. Je m'applique à rouler à l'économie, car je commence à sentir les premiers signes de fatigue. Au pied de l'ascension, 5h20 se sont écoulées. Je ne suis donc qu'au début de l'épreuve! Dans cette section, je crève de l'avant et Laurent prend un peu d'avance dans la voiture pour préparer une nouvelle roue avant. Ce sera une Campa Hyperon à boyau, à la place d'une Zip 303. Bonne roue! C'est la première fois que je l'utilise. Néanmoins, j'ai perdu dans l'opération mon capteur de vitesse, et de distance. Celui-ci ne m'a pas manqué du tout! Encore un peu de temps perdu, mais celui-ci n'a plus guère d'importance. Mon objectif maintenant est d'arriver à gérer l'épreuve pour terminer. J'entame la montée avec l'intention de varier les apports. Je commence donc à prendre des fruits et légumes (bouts de banane, orange et tomate). Je commence également à ne plus supporter le 640, même dilué plus faiblement que la normale. Ceci est certainement du à l'humidité et chaleur ambiante.


L'ambiance est bonne avec l'assistance. Ils font un super boulot, en me proposant fréquemment des changements de bidon, et de l'alimentation, m'empêchant ainsi de me déshydrater malgré des conditions que je n'apprécie pas du tout en général.



Au sommet, j'ai une grosse envie de coca. C'est chose faite. Je prends le temps de me restaurer un peu puis reprend le départ.

 

En repartant, je constate que le temps est en train de changer, avec des nuages qui s'accumulent au Nord. J'en termine avec cette première partie de 180 kms et 3400m de dénivellé, réalisée en 06h25. Je réalise que j'ai déja dans les pattes une belle cyclosportive. Il est 16h30, mais c'est maintenant que l'épreuve démarre. La nuit sera tombée dans 4 à 5h. Je vais pouvoir connaitre la sensation de rentrer dans la nuit! Ceci sera pour un peu plus tard du coté de la route des crêtes aprés le col du Bonhomme.



La suite dans une prochaine partie! ....

Publié dans CR Epreuves 2009

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P
Ah, le 640 et les crampes comme on se retrouve là, Sébastien.....André
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S
Michel, voici l'itinéraire que j'avais suivi pour aller à Sisteron:http://www.openrunner.com/index.php?id=248357260 kms pour 3000m de déniv environ.Bonne ballade!
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M
Beau vélo en effet, mais le garçon semble aussi très affuté !J'oubliai, je t'avais adressé un mail via le blog pour te demander si tu avais le tracé routier (sur openrunner) pour descendre sur Sisteron en passant par la Drôme.J'ai déjà réfléchi à la chose mais tu as peut-être trouvé des chemins plus agréables...MerciMichel
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S
Salut Michel,Philippe a un Wilier également! Le modèle Cento 2008, avec une déco totalement personnalisée. Coté "matos", son vélo pourrait faire palir d'envie les amateurs de julmtb, avec des étriers de frein carbone, des roues Lightweight, un pédalier Clavicula, ...Pas de surprise, c'est un passionné de vélo, mais aussi de matériel vélo!!!
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M
Le REV en détails, c'est fun à voir ton sourire... Une question, quelle est la marque du vélo de P.Balland ?A bientôt, pour la suite...
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